11. Comment a-t-on identifié L’Être de lumière ?

Si c’était à moi qu’il était donné d’avoir contact avec cet Être extraordinaire, d’une brillance supraterrestre, capable de m’interroger et se comportant comme une personne, que de questions me serais-je posé sur son identité ! De fait, la plupart des rescapés interrogés se les sont posées. Le Dr Moody est l’un de ceux qui a recueilli le plus de témoignages sur le sujet. Il en parle surtout dans La Vie après la vie (pp.78-79). Citons-le:
… Alors que cette description de l’être de lumière demeure exactement la même d’un témoignage à l’autre, l’identification de cet être varie singulièrement et semble dépendre en grande partie des antécédents, de l’éducation et des croyances religieuses de chaque individu. Ainsi, la plupart de ceux qui ont élevés dans la tradition ou la foi chrétienne identifient cette lumière au Christ; ils invoquent parfois, pour étayer cette interprétation, des références bibliques. Un homme et une femme de religion israélite voyaient en cette entité un « ange » ( … ) Un homme qui n ‘avait reçu ni croyances ni éducation religieuse avant de subir cette expérience parlait tout simplement d’un « être de lumière ». Cette même appellation a également été utilisée par une dame professant la foi chrétienne et qui, apparemment, ne se sentait nullement portée à considérer que cette lumière fut le Christ. »

De leur côté, les Drs K.Osis et E. Haraldsson qui ont poussé à ce sujet leurs recherches jusqu’en Inde et en ont publié le résultat dans un livre intitulé  Ce qu’ils ont vu… au seuil de la mort (Québec/Monaco,Ed.du Rocher, 1982) révèlent que les rescapés interrogés ont cru voir en cet être de lumière soit Yama (le dieu de la mort), soit l’un de ses messagers (Yamdoot), soit Krishna, Siva ou Deva .. Les musulmans y voient Allah. Devant cette diversité d’identités un ami me dit:
– C’est aberrant! Dieu ne peut avoir qu’une identité ou il n’est pas !
– Au contraire, lui répondis-je, cela confirme sa caractéristique essentielle, l’amour. Il aime toute créature arrivant près de lui et ne peut l’accueillir en lui disant: « vous vous êtes fourvoyé (e) ; je ne suis pas le dieu que vous avez prié». Les témoignages concordent sur l’amour immense et surprenant avec lequel on est accueilli. Il n’est donc pas surprenant que la révélation de son identité puisse arriver plus tard.

Les descriptions détaillées sont rares.  
On pourrait néanmoins s’attendre à trouver parmi les multiples témoignages relatifs à l’être de lumière une description ou un fragment de description. Elles sont presque inexistantes ou trop brèves; la lumière seule est mentionnée. Une toute petite exception se voit dans le livre du Dr M.B. Sabom Recollections of Death ,traduit en français sous le titre Souvenirs de la mort. Une investigation médicale (R.Laffont, 1983, page 76). Le témoignage vient d’un homme de 53 ans qui avait eu un arrêt cardiaque, puis une NDE :
… C’était une lumière blanche qui paraissait être deux personnes, mais en dehors de cela, je n’ai pas réellement vu qui c’était … comme deux personnes qui venaient vers moi. Pourtant, je ne pouvais pas les identifier. Juste des silhouettes lumineuses.
C’est la seule description trouvée jusqu’ici par nous mentionnant deux personnes; nous en cherchons d’autres. La seule description détaillée rencontrée après bien des recherches l’a été dans le livre du sociologue Simon Monneret, Vivre sa mort. Genèse bioculturelle des visions de l’au-delà (Paris, Denoël, 1978; p. 168). Le témoignage vient d’un anglais, E. Wilbourne, alors étudiant, en l’époque difficile (1943-1944); il fut atteint d’une broncho-pneumonie. Un médecin l’ayant déclaré mort, il fut envoyé à la morgue. Au bout d’un temps dont il ne précise pas la durée, il revint à la vie sur la dalle de la morgue, – à la stupéfaction du gardien..Il a répondu ainsi aux interrogations de la presse sur ce qui s’était passé :
Je me trouvai alors en un« lieu céleste» où l’ambiance n’était que lumière, paix, musique, beauté, amour; c’est de cet amour que j’étais particulièrement conscient; il émanait de ceux qui m’entouraient, et qui me souhaitaient la bienvenue. Mais toute cette splendeur ne saurait être décrite. Je me sentais étrangement plein de vie, comme je ne l’avais jamais été, et comme je ne l’ai jamais été depuis. Ma vie passée était devant moi, telle une tapisserie aux fils de diverses couleurs. 
Puis je vis le Christ ; son corps ressuscité portait la trace de sa flagellation, la marque des clous. Une pensée – je m’en souviens fort bien – me traversa l’esprit: « Quelle ironie qu’en cet « au-delà », en ce « lieu céleste» où je me trouve, les seules choses faites par l’homme, par la main de l’homme, soient les cicatrices de la Crucifixion!… »
Ai-je reconnu ceux qui m’entouraient? Comment cela eut-il été possible, moi qui n’était plus qu’esprit? Tout ce dont j’étais conscient, c’était que je connaissais ces gens. En ce lieu, en cet au-delà, les êtres conservaient leurs caractéristiques humaines …

Nous reviendrons plus loin sur cette dernière révélation concernant les rencontres humaines de l’au-delà .. Ce texte est un des rares à donner une description un peu concrète et détaillée sur l’Etre de lumière et son entourage. Toutefois, il s’agit du seul témoignage suffisamment précis trouvé jusqu’ici pour identifier l’Etre de lumière. A lui seul, ‘il ne peut constituer une preuve pour l’identification avec le Christ.

 

S’agirait-il d’une hallucination?
Une autre question se pose. E. Wilbourne aurait-il eu une hallucination’? Les hallucinations mettent généralement en scène des faits peu cohérents, bizarres, irrationnels, qui restent peu en notre mémoire et n’ont guère de répercussions sur notre vie. Ici, au contraire, Wilbourne fut très marqué par cette NDE. Il devint membre de la Church Army, organisation anglicane assez semblable à l’Armée du Salut, où l’on se dévoue aux personnes en difficulté: loger les sans-abri, donner à manger aux affamés, secourir les clochards et les gens ivres trouvés la nuit dans les cafés ou dans les rues. Wilbourne s’y est donné toute sa vie. Les hallucinations ne provoquent guère de conséquences aussi durables.
De telles conséquences étonnent. Elles ont étonné aussi le Dr Moody et l’ont amené à consacrer un chapitre (le 13 e) de La Vie après la vie à la question. Il l’a intitulé, Répercussions sur la conduite de la vie et il y analyse d’autres cas du même genre.
Ainsi, un rescapé affirmait au cours de sa déposition : « ... ce que je savais, ‘c’est que, à la suite de cette affaire, j’avais brusquement muri : un monde tout nouveau pour moi, venait de s’ouvrir, dont je ne savais, même pas qu’il pût exister ( … ) Et j’ai commencé à me poser des questions sur les limites de l’humain et de la conscience … ».
Un autre a dit: «Je m’efforce de faire en sorte que mes actes prennent un sens, et mon âme et ma conscience ne s’en portent que mieux ( … ) Je cherche à faire ce qui est bien, parce c’est bien et non parce que c’est bon pour moi … ».
Moody ajoute un constat: «Presque tous les témoignages mettent l’accent sur l’importance, en cette vie, de l’amour, du prochain, un amour d’une qualité unique et profonde (…) Un homme, à sa rencontre avec l’être de lumière; s’est senti totalement aimé et accepté, alors même que toute sa vie (avec ses fautes) se déroulait en panorama devant cet étrange public. Il lui semblait que la « question» posée par L’Être équivalait à lui demander s’il se sentait capable d’aimer les autres avec la même intensité» (35)
L’attitude d’ E.Wilboume, précédemment décrite, n’aurait donc rien de surprenant. Toutefois, il nous surprend quand même dans son affirmation concernant les personnes qui l’accueillaient en ce « lieu céleste» et qu’il connaissait sans vraiment les reconnaître. Ceci vaut d’être étudié et le sera un peu plus loin. Pour le moment, examinons les derniers faits venant d’être cités Il y est question d’un être qui aime et a l’air de demander d’aimer ceux qui nous entourent. Ce n’est pas évident!

Le mystère d’un être à la fois lumière et amour.
Les rescapés de comas prolongés, les NDE qui se sont laissés attirer par la lumière et n’ont pas gardé leur regard fixé vers la Terre -comme les malheureux évoqués précédemment (chap.6) ont presque tous décrit l’être rencontré en final comme un être de lumière. Cet aspect là peut s’expliquer, on l’a vu, par la découverte, relativement récente, de l’Univers en expansion; le fait qu’il soit en expansion suppose un point de départ, un commencement; on ne peut plus affirmer que cet univers est éternel. Et s’il n’est pas éternel, il lui a fallu un Créateur existant par lui-même et qui a toujours existé.
Ce point de vue nous dépasse; il répugne à certains rationalistes, mais en bonne logique il est là!  Pour créer il faut avoir un potentiel d’énergie- ici un potentiel énorme (quelques milliards de milliards de watts!). Et la Physique nous dit les rapports étroits existant entre l’énergie et la lumière. On ne peut donc pas trop s’étonner que l’être en question soit un être de lumière.
Le plus surprenant est que cet être ait une personnalité, il communique sa pensée – directement, et – non phonétiquement – et il interroge les arrivants en les enveloppant de beaucoup d’amour et de compréhension. Ceci, les rescapés l’affirment et, s’il s’agit de celui que nous appelons communément Dieu, beaucoup sont surpris, car on leur a enseigné dans leur jeunesse un Dieu justicier, punisseur, une sorte de père fouettard, dangereux à offenser par de grosses bêtises …
Ici, au contraire, les témoignages disent le surprenant amour émanant de lui, y compris envers ceux qui ne sont pas fiers de l’étalage de leur vie. Ils ne se sentent pas jugés; ils se jugent eux-mêmes, tout en se sentant entourés d’infiniment d’amour et de compréhension. Ceci paraît tout a fait incroyable, mais les témoignages sont nombreux. Quelques-uns ont été précédemment évoqués, en particulier celui des participants à l’émission de la télévision française (France 2, 1979) rapportée par Van Eersel.; le rapport officiel se termine ainsi:
« Dans la suite de l’émission, d’autres « rescapés de la mort » avaient raconté des histoires encore plus folles. Certains disaient qu’une fois « hors de leur corps, ils s’étaient envolés vers une lumière resplendissante, tout au fond d’un tunnel, et que de cette lumière émanait un « incommensurable sentiment d’amour » (36).

Évidemment, pour des gens ignorant l’existence de notre corps énergétique et ce que nous avons exposé, il ne peut s’agir ici que d’histoires folles, mais il est quand même étonnant qu’elles concordent entre elles chez un grand nombre de témoignages de rescapés cités, par exemple dans La Vie après la vie ; ainsi à la page 82, le Dr Moody rapporte les impressions d’une jeune femme hospitalisée ayant vécu une NDE prolongée: … On ne peut comparer cette lumière à rien de ce qui existe sur la terre. Je ne peux pas dire que j’ai vu une personne dans cette lumière, mais il m’a paru certain qu’elle possède une identité, c’est indéniable. Imaginez une lumière faite de totale compréhension et de parfait amour.
Une pensée a été dirigée vers moi: « M’aimes-tu »? Cela ne m’est pas venu sous la forme d’une question, mais je crois bien que ce que la lumière voulait me dire était ceci: « Si tu m’aimes, retourne sur tes pas, achève ce que tu as commencé».  Et pendant ce temps, je me sentais tout enveloppée de compassion, et comme écrasée d’amour.

Et voici, encore dans le même travail (p.83) le témoignage, déjà cité, d’un autre rescapé :
« J’imagine maintenant que cette voix qui me parlait a dû constater que je n’étais pas du tout prêt à mourir. Elle voulait simplement me mettre à l’épreuve, sans plus. Et cependant, à partir du moment où elle a commencé à me parler, je me suis senti délicieusement bien, protégé et aimé. L’amour qui émanait de la lumière est inimaginable, indescriptible. Et par-dessus le marché, elle dégageait de la gaieté! Elle avait le sens de l’humour, je vous assure! »
 
Deux pages plus loin c’est le témoignage « d’une très jeune femme» revenue d’une NDE. Elle dit avoir assisté au défilé de sa vie – à côté de l’Être de lumière, éclipsé, mais dont elle sentait la présence. Elle donne les précisons suivantes en parlant de lui:
… Il n’essayait pas de s’informer sur ce que j’avais fait- il le savait parfaitement; il choisissait certains passages de mon existence et les faisait revivre devant moi pour me les remettre en mémoire. Et durant tout ce temps, il ne manquait pas une occasion de ma faire remarquer l’importance de l’amour. Les épisodes où cela ressortait le mieux concernaient ma soeur; j’ai toujours été très proche d’elle. Il m’a fait revoir des scènes où je m’étais montrée égoïste à son égard, mais aussi d’autres où j’avais été bonne et généreuse. Il m’a dit qu’il faudrait que je pense davantage aux autres …

En somme, ce Créateur nous aime et désire qu’on l’aime. Toutefois, comme nous ne pouvons pas le voir tant que nous sommes sur terre, il désire que nous l’aimions, à travers nos semblables, même s’ils ne nous sont pas sympathiques; il s’agit d’amour vrai, désintéressé … pas toujours facile!  Même la brave femme citée a droit à l’observation: Il m’a dit qu’il faudrait que je pense davantage aux autres …

Quant à Lui, lorsque nous serons arrivés dans sa sphère, il devrait être facile de l’aimer, car l’un des rescapés interrogés par le Dr Moody lui répondit avec insistance (voir La Vie après la vie, p.97): « Jamais je n’aurais voulu quitter la présence de cet être ».
Bien sûr, tout cela nous dépasse. Nous ne pouvons comprendre Dieu: il est infini et nous nous sommes finis. En principe, le fini ne peut comprendre l’infini. Les deux hémisphères de notre cerveau – évoqués précédemment (l’intellectuel et l’affectif) ont parfois de la peine à se mettre d’accord sur ces questions.
On ne peut parler de Dieu comme on parle d’un problème de maths ou de physique. Si cet Être, qui semble constitué à la fois d’énergie, de lumière et d’amour, est une puissance d’amour depuis toujours, il ne pouvait aimer seul; pour aimer il faut être au moins deux. Ceci expliquerait la présence de plusieurs personnes en Dieu (le message chrétien en révèle trois) et expliquerait aussi qu’il ait voulu créer un monde peuplé de créatures, à aimer et capables de l’aimer, Lui ,ou de le refuser, car il faut reconnaître que, sur ce point, il nous a créés libres.

Chapitre suivant : 12. Question osée : comment apparaîtrons-nous dans l’au-delà ?