16. Phénomène étrange et rare : la bilocation.

Notre corps énergétique est normalement invisible à nos yeux. Et, cependant, on ne manque pas de témoignages sérieux attestant qu’une même personne (vivante) a été vue simultanément en deux lieux différents. Ce phénomène – quand même assez rare – a reçu le nom de bilocation et l’on parle du double de la personne concernée. En fait, ce double ne peut guère être autre chose que son corps énergétique.
Le phénomène est surtout attesté a propos de saints: François d’Assise, Antoine de Padoue, Alphonse de Liguori, le padre Pio … Mais il n’est pas réservé uniquement aux saints,
Camille Flammarion, déjà cité, était un scientifique méfiant, anticlérical, menant des enquêtes méticuleuses sur les faits qui lui étaient signalés. Or, dans son livre La mort et son Mystère (paris, 1922, réédité en 1978), il épingle des bilocations survenues à des personnes non saintes. La plus curieuse concerne une institutrice née à Dijon, Emilie Sagée, grande blonde aux yeux bleus, âgée de 32 ans en 1845.
Il n’y avait rien à lui reprocher au point de vue professoral, mais ses bilocations jetaient le trouble parmi ses élèves. Par exemple, lorsqu’elle faisait une démonstration au tableau, ses élèves – une quinzaine de jeunes filles – ont vu parfois une seconde Emilie Sagée se détacher de la première et effectuer les mêmes gestes devant le tableau noir, mais sans tenir la craie.
Elle fut renvoyée dix-neuf fois de collèges où elle enseigna,- en France et à l’étranger! Les témoignages donnés par ses élèves ont précisé que le corps physique de leur institutrice ne montrait pas souvent la même activité que son double: l’un avait des gestes plus lents ou paraissait même somnolent, tandis que l’autre s’activait. (38).
D’autres phénomènes de bilocation révèlent des particularités semblables. L’un des cas contemporains les mieux connus est celui d’Yvonne Beauvais (1901-1951), religieuse des Augustines hospitalières de Malestroit (Morbihan). Sa vie a fait l’objet d’études de spécialistes: un médecin, le DrP.Maheo et R.Laurentin ont publié un livre sur elle en 1995 (39). Le corps énergétique, enveloppe de l’âme, se révèle comme l’endroit où réside la vie, l’activité, l’énergie et la pensée. Tandis que le corps physique de la religieuse reposait inanimé sur son lit à Malestroit, elle était vue, chose incroyable, à quelques centaines de kilomètres de là en train de venir en aide à des gens connus en difficulté.
Entre 1941 et 1945, elle rendit d’éminents services aux résistants et aux parachutistes anglais tombés près de Malestroit. Ses bilocations ont pu l’aider à déjouer la Gestapo, sauf une fois: elle fut incarcérée en février 1943 à la prison du Cherche-Midi. On n’a jamais pu savoir comment elle s’en était échappée. Au moment de la Libération elle fut considérée comme une héroïne de la Résistance. Le général de Gaulle vint en personne la décorer le 22 juillet 1945. Il apparaît qu’elle n’était pas maîtresse de ses bilocations,- du moins le plus souvent: elle obéissait comme à des ordres venus d’ailleurs.
Pas maître de ses bilocations, tel apparaît aussi Guy de Maupassant (+ 1893) à la fin de sa vie, avec quand même une différence: ses bilocations étaient de type purement morbide, pathologique. Il voyait son double dans sa chambre; il le surprenait assis dans son fauteuil préféré. Il le terrorisait. Après une tentative de suicide, Maupasant termina ses jours dans un état proche de la folie. Comme quoi, la bilocation ne paraît .être un bienfait à souhaiter à quelqu’un…
Ces bilocations n’en posent pas moins un problème épineux aux anthropologues, aux médecins, aux philosophes et aux théologiens. La plupart d’entre eux tiennent pour impossible la présence simultanée d’un corps en deux lieux à la fois. Aucun d’eux, il est vrai, ne s’est mis au courant de l’existence de notre corps énergétique. Pour eux, il s’agit d’hallucinations. Ce qui nous intrigue est l’apparence (habillée) prise par ce corps. Il en a été question au chapitre 12.

 

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