17. Qu’irons nous faire dans l’au-delà ?

Puisque nous savons que nous avons un corps énergétique, enveloppe de notre moi­ pensant, destiné à s’en aller dans l’au-delà, il n’est pas interdit de chercher à savoir un peu ce qui nous y attend. Nous avons vu dans un précédent chapitre (le 6e) que des foules de défunts se traînaient, l’air malheureux dans les sphères basses, mais ils ne sont qu’une petite partie des milliards d’individus partis dans l’au-delà. Il existe certainement ailleurs – dans les sphères de lumière, – disent les rescapés NDE, des séjours meilleurs.
Beaucoup d’entre nous rêvent d’un paradis où nous pourrons bien manger, bien boire, « faire la noce » et profiter (en mieux) de toutes les jouissances apprises sur terre. Un gros point d’interrogation vient se poser sur cette affirmation.
Car notre corps énergétique, immatériel composé d’ondes vibratoires et de champs électro­énergétiques, n’aura pas besoin de manger, de boire, ni de se reproduire …
– Voilà qui est « moche », me dit un interlocuteur, je fais des efforts tous les jours, comme d’autres, pour gagner le paradis et je crois à des réalités, non pas à des abstractions. En effet, notre Créateur nous à donné des sens, comme la vue, l’ouïe, le goût, des sens destinés à un plein épanouissement qu’ils ne peuvent avoir sur terre et doit se réaliser ailleurs. Et je me plais à perfectionner cette science qu’est la gastronomie. Sera-t-elle interdite ?
– Cher ami, je n’ai pas encore eu le plaisir d’aller contrôler cela dans l’au-delà. Je ne peux vous donner que les renseignements venant des caractéristiques de notre corps énergétique, et ceux qui proviennent des témoignages des rescapés de comas prolongés, surtout ceux montrant des concordances entre eux. Ils peuvent mériter le qualificatif de faits expérimentaux, tandis que les « réalités » dont vous parlez restent pour le moment des hypothèses. Mais je ne les méprise pas.
Notre corps énergétique servira peut-être plus tard à des transformations (résurrection ?), mais, pour le présent ,on constate qu’il est immatériel et qu’en cet état il ne ne peut jouir de plaisirs de type gastronomique … Les jouissances entrevues par les rescapés NDE sont d’un ordre » plus élevé, tel que le savoir ou l’amour infinis. Le mot amour est un peu terni à notre époque par ce qu’en donnent les médias, certaines émissions ou les disquettes que se refilent les « ados », Mais il existe un bel amour …

Le bel amour
Lorsque nous arrivons à faire silence en nous et à nous examiner, l’introspection révèle que nous sommes faits, pour aimer et pour être aimés. Nous en avons un avant-goût sur terre (pas seulement les mystiques). Les jeunes amoureux qui se regardent dans les yeux et s’embrassent n’ont-ils pas parfois l’impression d’être au paradis. C’est ce qu’a dépeint avec talent et avec humour un certain Gilbert Le Mouël, imaginant Dieu venu incognito dans le métro parisien et y récoltant une moisson de faits sociologiques, où figure celui-ci :

Il était presque midi …
Dans une nouvelle rame
Où Dieu était monté,
Deux amoureux s’embrassaient …
Comme tous les amoureux,
Ils étaient seuls au monde.
Et pourtant, Dieu sait
S’il y avait du monde
A cette heure là
Dans le métro.
Dieu se dit que ces deux-là,
Une fois de plus,
Allaient manquer leur station.
Dans la foule anonyme,
Es avaient fait leur nid,
Trouvé leur petit coin de Paradis.
Tout à leur bonheur,
Es en oubliaient l’heure.
Pour eux, le temps n’existait plus,
Plus vraiment, plus du tout;
Et avait une étrange saveur:
Un avant-goût d’éternité … (40)

Mieux qu’une longue dissertation, ceci peut nous aider à entrevoir un aspect ce qui nous attend au terme de notre évolution. Nous sommes construits pour aimer et pour être aimés dans  »un avant-goût d’éternité ». Notre amour s’échangera sans doute avec les parents ou amis connus sur terre; ils seront probablement transparents, mais au mieux de leur beauté, comme le suggère ce qui a été dit précédemment avec, à l’appui, cette citation d’Aniéla Jaffé, – du vécu en Suisse en 1943:
.. Je connaissais, dans un village voisin, une femme très chère et très pieuse. J’appris qu’elle était morte et je décidai d’aller à son enterrement. Le jour de cet enterrement, à environ onze heures du matin, j’étais juste en train de préparer le feu dans le poêle lorsque je sentis soudain que je n’étais pas seule; je me retournai et voilà que cette femme se tenait derrière moi. Elle était transparente, mais parfaite dans sa gloire et sa beauté. Ses cheveux, qui étaient gris quand elle vivait, étaient maintenant merveilleusement blonds et bouclés jusqu’à mis-bras. Son visage était clair et blanc, et ses dents belles dans sa bouche souriante … (41).

Sur terre, ce genre d’apparition ne dure qu’un instant. Dans l’au-delà ce sera sans doute différent. Les rescapés NDE ayant traversé les sphères sombres – tunnel ou pas – pour arriver près de l’Être de lumière disent surtout l’amour inimaginable dont celui-ci les pénétrait. Nous ne reproduirons pas tous les témoignages donnés à ce sujet par les rescapés interrogés par les docteurs Moody, Sabom, Osis ou autres. Cette attitude paraît incroyable à beaucoup, surtout en France, où lés doctrines jansénistes ont laissé leur influence, présentant Dieu comme un souverain justicier,vengeur et punisseur, grand défenseur de la Morale, presque père fouettard pour les gamins trop désobéissants!
Devant l’Être de lumière » qui est sans doute le Dieu notre Créateur, les rescapés NDE ont tous rapporté qu’au lieu d’un Être justicier ils avaient senti un Être essentiellement Amour. Devant le défilé du film de leur vie, ils ne se sentaient pas jugés par lui; c’est eux mêmes qui se jugeaient tandis que l’Être les entouraient de compréhension et d’amour, se contentant de souligner des faits (41).
Tout ceci, évidemment, nous étonne et nous dépasse. On en vient à se demander si cet Etre, ayant besoin lui-même d’amour, n’aurait pas créé l’Univers pour y mettre des créatures capables de l’aimer librement, et de l’aimer, – comme il le dit aux rescapés – à travers nos semblables, puisque lui, on ne peut le voir…

La joie du savoir infini.
Y a -t- il d’autres mondes habités? Nous le pressentons, mais nous voudrions bien le voir. C’est là l’une des grosses questions que nous nous posons , – parmi une foule d’autres – et les témoignages de rescapés NDE nous laissent entendre que ce sera l’une de nos jouissances dans l’au-delà.
Voici, à ce sujet, l’un des témoignages cités dans Lumières nouvelles sur la Vie après la vie du Dr Moody, – témoignage donné par une femme sortie d’un coma prolongé, tenue pour  »morte » par les médecins de son hôpital et à laquelle Moody demande des précisions. Elle répond:
« Cela s’est produit, je crois, tout de suite après le passage en revue de ma vie passée. J’ai eu tout à coup la sensation de posséder la connaissance de toutes choses – de tout ce qui avait eu lieu de­ puis le commencement du monde et de tout ce qui allait avoir lieu indéfiniment. Il m’a semblé pendant une seconde que j’avais accès aux secrets de tous les temps, à la signification de l’univers, les étoiles, la lune – enfin tout. Mais dès l’instant où j’ai choisi de revenir à la vie, ce savoir m’a échappé et je n’en ai rien retenu (. .. ) je ressentais sans cesse l’appel de mes enfants … »(43)

Quelle joie n’éprouve-t-on pas parfois en découvrant une vérité que nous cherchions en vain! Dieu sait s’il y en a dans l’Univers, dans notre Histoire et dans nos diverses sciences. Comment s’est effectué le big bang ? – si big bang il y eut ! Les astrophysiciens se disputent à ce sujet. De leur côté, les radio-astrophysiciens, qui captent l’étrange bruit d’une explosion énorme, résonnant comme un écho dans l’espace sidéral, voudraient savoir s’il s’agit bien de celui du big bang .. Dans toutes les recherches scientifiques, que d’énigmes subsistent! Par exemple, nous ignorons tout de la cellule primitive et savons peu de choses sur les modalités de l’évolution, au point que le célèbre biologiste Jean Rostand (1894-1977), voyant la façon dont ses contemporains la présentaient, qualifiait cette évolution de conte de fées pour grandes personnes!
La participation à ce que les rescapés appellent le savoir infini ou la connaissance absolue (de L’Être de lumière) ne devrait pas nous étonner, car s’il nous aime vraiment, me dit un ami, « il ne peut pas nous faire de cachotteries ». Lorsque nous serons auprès de lui, nous ferons, en somme, partie de lui; nous participerons au savoir du Créateur. Et ce sera une joie profonde, surtout pour ceux qui, sur terre ont cherché à s’instruire.

Autres jouissances
Le Créateur a mis aussi en nous un profond désir de savourer ce qui est beau, au point de vue visuel et auditif, puis un désir de plénitude et d’infini destinés vraisemblablement à quelque chose d’objectif. Sans doute est-il bon que tout ceci reste caché, sinon nous en serions obnubilés et nos actes ne seraient plus accomplis avec la liberté nécessaire.
Certains rescapés revenus des sphères de lumière prétendent y avoir vu des sites merveilleux, des jardins débordant de fleurs splendides, etc…. mais on trouve rarement des concordances précises dans leurs descriptions, de même que pour la musique qu’ils disent avoir entendu. L’un des ouvrages qui a recueilli le plus de témoignages sur le sujet est celui des docteurs Osis et Haraldsson, intitulé Ce qu’ils ont vu…au seuil de la mort, publié à Monaco aux Éditions du Rocher, en 1982. Ces deux médecins ont dirigé leurs enquêtes principalement près des ex-comateux trouvés dans les hôpitaux en Inde, où l’influence des idées « occidentales » est minime.
De tout ceci on pourrait faire ressortir que la principale jouissance retenue par les rescapés de l’au-delà est l’amour émanant de L’Être de lumière, au point qu’un homme interrogé par le Dr Moody lui disait: « Jamais je n’aurais voulu quitter la présence de cet être » (44).
Il y a donc divers genres de béatitudes qui semblent nous attendre dans l’au-delà.Il doit y avoir aussi une sorte d’enfer, – entrevue précédemment dans le chapitre 6 -, et existerait-il aussi un « purgatoire »? C’est que nous allons maintenant examiner.

Chapitre suivant : 18. Le Purgatoire. Avis de recherche