4. Pouvoirs et privilèges étonnants du corps énergétique

Comme l’architecte suisse gravement accidenté, cité au début de notre chapitre 2, la plupart des  gens projetés hors corps – au cours d’une opération ou d’un accident – déclarent ne plus sentir de douleurs ; ils se sentent heureux, libres, puis vient l’étonnement ou la stupeur de ne plus avoir de corps physique, l’impression d’être dépouillé de tout ce qu’ils avaient.  C.G.Jung a très bien analysé cela dans le récit de la projection qu’il eut lors de son hospitalisation en 1944. Il se sentait parti dans l’espace. Citons-le encore une fois :
… je ressentis une très étrange impression : tout ce qui avait été jusqu’ alors s’éloignait de moi. Tout ce que je croyais, désirais ou pensais, toute la fantasmagorie
de l’existence terrestre se détachait de moi ou m’était arrachée –processus douloureux à l’extrême.
Cependant, quelque chose en subsistait, car il me semblait avoir alors près de moi tout ce que j’avais vécu ou fait, tout ce qui s’était déroulé autour de moi. Je pourrai tout aussi bien dire : c’était près de moi et j’étais cela ; tout cela, en quelque sorte, me composait. J’étais fait  de mon histoire et j’avais la certitude que c’était bien moi. Je suis ce faisceau de ce qui a été accompli et de ce qui a été. Cet événement me donna l’impression d’une extrême pauvreté, mais en même temps d’une extrême satisfaction (22).

Notre moi-pensant, notre mémoire, notre personnalité ne sont donc pas anéantis ; notre corps physique  lui-même  semble être là, pourrait-on dire, sous la forme d’un moule électro-énergétique ou quelque chose d’approchant. C’est ce que nous suggèrent les témoignages qui vont suivre.

Notre corps manifeste  sa présence dans l’espace
Ces témoignages ont été enregistrés par le Dr Moody interrogeant des hospitalisés ; il les a publiés dans  Life after Life. En voici un, figurant à la page 67 de la traduction française citée. Il provient d’un opéré qui eut une sortie de corps dans « une période critique » ayant suivi son opération. Voici ce qu’il ressentit :
….Dans ces moments-là, j’avais aussi un corps – pas un cops matériel, mais quelque chose que je pourrais comparer au mieux à un centre énergétique. S’il faut absolument employer des mots, je dirais que c’était transparent, une entité spirituelle par opposition avec un être physique. Ce qui ne l’empêcherait pas de comporter différentes parties.

Le même ouvrage, à la page 66, donne le témoignage suivant venu d’un accidenté de la route qui, sous le choc, se sentit partir au-dessus de lieu de l’accident :

Mon « être » avait une certaine densité, enfin presque. Pas une densité physique – je dirais plutôt des ondes, ou quelque chose comme ça, je ne sais pas : rien de vraiment matériel, mettons une charge électrique si vous voulez. Mais c’était quand même quelque chose. C’était petit, vaguement sphérique, mais sans contour précis, à peine un nuage (…)

Les projetés ont du mal à trouver les mots adéquats pour décrire. En voici un autre qui essaie d’apporter des précisions – toujours dans le même La vie après la vie, à la page 67 :

…Je n’ai pas eu l’impression de n’être plus rien : j’avais un autre corps… mais pas du tout un corps humain ordinaire. C’est un peu différent. Pas exactement comme un corps humain, mais ce n’était pas non plus comme un grand globe de matière. Ça avait une forme, mais pas de couleur. Et je sais que j’avais quelque chose  qu’on pourrait appeler des mains.

A propos de mains, d’autres aussi ont eu conscience d’en avoir, bien qu’elles fussent « inefficaces». Citons parmi eux cette femme, allongée sur une table d’opération et sortie de son corps; elle ne souffre plus en son état « aérien» et désire y rester, d’où son hostilité envers ceux qui veulent la « ranimer ». Son témoignage est cité dans La vie après la vie, aux pages 62-63 :

« Les médecins et les infirmières frictionnaient vigoureusement mon corps pour rétablir la circulation et me ramener à la vie; et moi, je n’arrêtais pas de leur crier: « Mais laissez-moi tranquille! Tout ce que je demande, c’est qu’on me laisse tranquille. Cessez de me taper dessus! ». Mais ils ne m’entendaient pas. Alors j’ai voulu leur attraper les mains pour les empêcher de me triturer, mais en vain (…), je n’arrivais pas à saisir leurs mains… »

Non seulement notre corps énergétique est invisible, mais il est inconsistant, ce qui n’a rien d’étonnant, vu sa composition. Il peut passer à travers les plafonds les murs et les toits, comme l’affirment ses usagers, par exemple l’ingénieur Robert Monroe, cité précédemment. Ce qui est moins séduisant, c’est qu’on peut passer à travers lui. Un accidenté de la route l’affirme ainsi au Dr Moody, -témoignage reproduit dans La vie après la vie, à la page 63:

Des badauds accouraient de tous les côtés vers le lieu de l’accident. Je les observais, et j’occupais le milieu d’un trottoir très étroit. Néanmoins pendant qu’ils approchaient, ils ne semblaient pas remarquer ma présence. Ils continuaient à marcher en regardant droit devant eux. Quand ils furent vraiment tout proches, je voulus m’écarter pour leur laisser le passage, mais ils s’avançaient à travers moi.

Tous ces gens projetés, remarquons Ie, avaient conscience d’avoir un corps avec des membres, des mains … même s’ils ne les voyaient pas. Il y a même, – dans les témoignages exposés dans La vie après la vie (page 71) – un cas plus surprenant, celui d’un homme qui avait été amputé d’une jambe et qui, opéré et projeté hors de son corps, sentait ce nouveau corps complet: « … je sentais fort bien mon corps, et il était entier. J’en suis certain. Je me sentais complet, ma personne tout entière était là … » Puisque notre corps énergétique paraît être une sorte de moule électro-énergétique de notre corps physique, il n’est pas très étonnant que ce moule demeure complet, malgré les accidents encourus dans la vie.
Tout ceci paraît bien être une confirmation de l’existence de notre corps énergétique et pourrait difficilement s’expliquer s’il n’existait pas. Toutefois, cela ne l’empêche pas de rester encore mystérieux sur bien des points.

Comment peut-on voir sans nos yeux ?
L’un de ces points mystérieux, au premier abord, est le fait que ce corps puisse voir sans avoir nos yeux de chair, On oublie facilement que la vision est une affaire d’ondes, même si l’on a chez soi un poste de télévision avec son antenne captatrice d’ondes.
Le Dr Sabom dans son ouvrage déjà cité, traduit en français sous le titre Souvenirs de la mort, cite les témoignages (pages 53 à 59) de gens opérés et un peu surpris de voir si bien d’en haut les activités des chirurgiens et leurs aides s’affairant sur leur corps. Les plus étonnés seront ces derniers lorsque les opérés leur décriront ce qu’ils ont vu en étant près du plafond: « Comment avez-vous pu voir ça? » Le Dr Moody, de son côté, dans La vie après la vie décrit des cas semblables, ainsi que d’autres précisions, par exemple (page 69) celle-ci:
Un homme précise que, tandis qu’il était « mort », sa vision était incroyablement plus puissante et, pour citer ses propres paroles: « Je ne parviens pas à comprendre comment j’arrivais à voir aussi loin» Une femme note: « Tout se passait comme si cette faculté spirituelle était sans limite, comme s’il m’était donné de voir toutes choses et partout. »
Le témoignage le plus curieux est peut-être celui de la page 70, «fourni, écrit Moody, par une femme qui s’était décorporée à la suite d’un accident »:
… Quand je souhaitais voir quelqu’un qui se trouvait au loin, c’était comme si quelque chose de moi, une espèce de tête chercheuse, s’élançait vers cette personne. Et j’avais l’impression que si n’importe quoi se produisait n’importe où dans le monde, il me serait facile d’y assister.

Les pouvoirs de vision de notre corps énergétique sont donc surprenants. On en voit d’autres exemples relatés dans les ouvrages de Drs Sabom, Moody, Watson, Osis et autres. Par contre, l’audition dans ce corps paraît nulle; il n’entend pas les vivants et ne peut leur parler; mais il a sur ce point une compensation.

Le captage des pensées.
L’élaboration des pensées et la façon de les formuler dans notre cerveau (ou notre moi-pensant) produit sans doute des ondes, car Ies gens projetés affirment qu’ils peuvent les capter. Nous en voyons des témoignages surtout dans les enregistrements publiés dans La vie après la vie, tel celui de la page 70, provenant d’une dame victime d’un accident et hospitalisée:  »
…Je voyais des gens autour de moi et je comprenais ce qu’ils disaient. Je ne les entendais pas sous une forme auditive comme je vous entends. C’était plutôt comme si je savais ce qu’ils pensaient, exactement ce qu’ils pensaient, mais seulement en idée, pas dans leur vocabulaire. Je captais leur pensée une seconde avant qu’ils n’ouvrent la bouche pour parler.

On se déplace à des vitesses supersoniques.
Ce déplacement ultra rapide a déjà été entrevu au début de notre ouvrage (Chap.2). Le médecin militaire anglais catapulté inanimé sur un camp d’aviation s’était « envolé» au-dessus de la Cornouailles et « se lançait à grande vitesse au-dessus de l’Atlantique». De même C.G.Jung se lançait dans le cosmos et admirait un partie de la Terre de très loin. La volonté des soignants, ou plutôt les onde émises par la volonté de ces soignants parait les avoir fait rentrer dans leur corps presque instantanément.
Dans ses Souvenirs de la mort, déjà cités, le Dr Sabom y mentionne (page 63) le témoignage de ce projeté victime d’un grave arrêt cardiaque:

J’ai pu m’éloigner de mon corps chaque fois que je le voulais … cela ne se faisait pas de façon mécanique, comme pour une voiture ou quelque chose comme ça. C’était un processus mental. J’avais comme une sensation de pouvoir me penser n’importe où je voulais me trouver dans I’ instant … J’avais un sentiment de puissance qui me remplissait de joie. Je pouvais faire ce que je voulais … C’est plus réel qu’ici, vraiment.

On a l’impression de contradictions entre les précédents témoignages et ce dernier, où le projeté semble libre de se déplacer comme il veut. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’il ne reçoit pas d’ondes de la volonté de personnes s’intéressant à lui, ou désireuses de le faire revenir dans son corps terrestre.

Le corps énergétique possède-il un récepteur d’ondes?
Nous avons vu précédemment (chap.2) que le médecin militaire anglais catapulté, inanimé, sur un camp d’aviation, s’en allait «à grande vitesse au-dessus de l’Atlantique » et que les soins de l’infirmier venu à son corps physique l’y fit rentrer rapidement. De même, Carl Gustav Jung, parti dans le cosmos, revint à lui sous l’effet des massages cardiaques et de la volonté de son cardiologue.
D’autres témoignages révèlent que la volonté des personnes s’intéressant à un (récent) projeté hors corps peut influer sur son retour dans son corps physique. On en voit par exemple dans le livre du Dr Moody intitulé Lumières nouvelles sur la vie après la vie (Ed.R.Laffont,1978), à la page 47. Il s’agit d’une mère de famille hospitalisée, « tenue pour morte », mais qui revint à elle après avoir séjourné (on ignore combien de temps) dans l’au-delà, où elle se trouvait à l’aise, mais où, dit-elle, «je ressentais sans cesse I’ appel de mes enfants».
Le témoignage le plus original est celui qu’a donné un certain professeur Robert Blanchard, de Toulon, à la télévision française, sur la deuxième chaîne, en 1979. Le ‘célèbre journaliste et écrivain Patrice Van Eersel a conservé les faits dans son livre La source noire. Révélations aux portes de la mort (Bd. Grasset, 1986), pages 26-27. Robert Blanchard avait à l’époque 19 ans; il se faisait opérer d’une hernie à l’hôpital de Poitiers, situé à l’époque (vers 1950) dans le centre-ville – et servi par des religieuses infirmières. Citons Van Eersel:
... A la fin de l’opération, au lieu de se réveiller normalement, Robert Blanchard avait repris conscience … hors de son corps. Comment cela? Eh bien, il prétendait qu’il s’était senti flotter dans une sorte d’ « espace carré dont le plafond se perdait dans les nuages ». Très vite, il s’était dit: « Ma parole, mais je suis mort! « Contre toute attente, pourtant, cette situation lui avait paru agréable. Il ne s’était jamais senti aussi bien. ‘Calme, infiniment calme; et libre comme l’air. ,
Au bout d’un moment, une force mystérieuse l’avait tiré vers le bas. Trouvant la chose désagréable Robert Blanchard avait tenté de résister, mais en vain. L’attraction était trop forte, et il s’était mis à descendre. A descendre vers quoi? Vers son propre corps, qu’il avait fini par apercevoir, allongé, inanimé, quelques mètres plus bas, entouré de bonnes sœurs en cornette (. . .)

Celles-ci étaient sans doute en train de prier pour que « ce pauvre jeune homme de 19 ans revive. Elles eurent un « grand soulagement» en le voyant remuer. « Dans la suite de l’émission, ajoute Van Eersel, d’autres rescapés de la mort avaient raconté des histoires encore plus folles. Certains disaient qu’une fois « hors de leur corps », ils s’étaient envolés vers une lumière resplendissante, tout au fond d’un tunnel, et que de cette lumière émanait un « incommensurable sentiment d’amour »
La, télévision, dit Van Eersel avait invité un certain docteur américain, Ronald Siegel, de passage en France, pour venir donner des explications scientifiques à ces « visions», dont on parlait beaucoup aux lendemains du succès des publications du Dr Moody. Ces visions de lumière, expliqua l’américain, sont dues à la chimie du cerveau en détresse, secrétant des produits analogues à ceux qu’absorbent certains drogués. Eux aussi jouissent ainsi d’éblouissements et d’une sorte de béatitude analogue à celle de nos « rescapés de la mort ».
L’explication a séduit les auditeurs. Cependant, elle n’est pas évidente. Lorsque le corps énergétique est projeté dans l’au-delà, parfois jusque dans le cosmos, tel celui de Jung, est-il scientifique d’affirmer qu’il est tributaire de la chimie du cerveau resté à terre ? L’explication « scientifique» américaine pourrait être, en fait, une explication simpliste, qui ne tient pas compte de tous les paramètres inclus en ce type de phénomènes.
Revenons à notre corps énergétique. Celui de l’opéré qu’on vient de citer n’a pas pu s’opposer aux volontés le poussant à rentrer dans son corps physique. Il en a été de même pour Jung avec la volonté de son cardiologue et pour le médecin anglais avec son soignant. On en trouverait d’autres exemples. Pour capter dans l’espace les ondes de la volonté des soignants ou celle de leur famille, il doit falloir que le corps énergétique possède quelque chose comme un capteur adéquat, – encore une énigme entourant ce mystérieux corps! Ce qui reste également étrange est le fait que ce corps, capable de s’en aller au-delà dos nuages et parfois jusque dans le cosmos, comme celui de Jung, ne puisse résister à l’ordre de retour. Cette observation ne paraît valable que pour ceux dont le corps physique sur terre est encore plus ou moins en vie. Pour les « vrais morts» il ne semble plus en être question. Ceci nous invite à faire ce que nous pouvons pour eux avant qu’il ne soit trop tard. Leur retour est également précieux pour les renseignements qu’ils peuvent ramener sur l’au-delà.

Secrets sur la vie dans l’au-delà.
L’un des premiers sentiments éprouvés par les projetés est le bonheur. Ils ne ressentent plus les douleurs ou les aspirations du corps physique; ils se disent calmes, libres, heureux. Les exemples cités précédemment le disent. Certains donnent même l’impression d’exagérer, telle cette ex-comateuse répondant au Dr Sabom (dans Souvenirs de la mort, page 56): « Je me sentais très calme, détendue, dans un bien-être incroyable … Je voyais tout avec netteté, comme si j’étais en train de regarder la télévision. » Parmi ceux que rapporte le Dr Moody, il aurait selon lui, des exceptions pour les suicidés et les individus traumatisés par une mort violente.
Une autre observation quasi-générale rapportée concerne le temps, – celui que mesurent nos montres et nos horloges, n’existe plus. L’un déclare au Dr Moody que durant sa projection «tout semblait se passer très vite. Le temps n’entrait plus en ligne de compte» (23). Dans ses Souvenirs, Jung affirme ceci concernant sa projection: « On recule devant l’emploi du mot « éternel »; pourtant je ne peux décrire ce que j’ai vécu que comme la béatitude d’un état intemporel, dans lequel passé, présent, avenir ne font plus qu’un. Tout ce qui s’est produit dans le temps y était concentré en une totalité objective».
Voilà des constats difficilement assimilables par notre mental terrestre. De même pour ce que les projetés nous disent sur les dimensions. Notre monde serait à trois dimensions, mais pas l’au-delà (24).
Jung, lui-même, y fait allusion d’une façon assez obscure, lorsqu’il se vit obligé de revenir dans son corps: .. Déçu, je pensais: « Maintenant il faut retourner dans le système des caissettes ». Il me semblait » en effet, que derrière l’horizon du cosmos on avait construit artificiellement un monde à trois dimensions dans lequel chaque être humain occupait seul une caissette» (25).

Une rescapée interrogée par le Dr Môody est encore plus précise sur ce sujet; dans La vie après la vie (p.42); elle répond ceci:
« Voyez-vous, c’est pour moi tout un problème, d’essayer d’exprimer ça, parce que tous les mots qui j’emploie s’appliquent à trois dimensions. Pendant mon aventure, je n’arrêtais pas de penser: « Mes cours de géométrie m’avaient enseigné qu’il n’y a en tout et pour tout que trois dimensions, ce que je tenais pour acquis. Mais c’est une erreur: il y en a davantage (…) Je suis obligée d’employer des mots à trois dimensions. J’essaye de coller autant que possible à la réalité, mais ce n’est jamais tout à fait ça … »

Certains rescapés de comas prolongés parlent parfois des merveilleux paysages entrevus dans l’au-delà. Il vaut mieux ne pas s’appesantir sur ces sujets qu’on ne peut pas vraiment connaitre. Par contre, certains évoquent des rencontres avec d’autres entités humaines, des impressions qui concordent entre elles et paraissent moins sujettes à caution.. Notre curiosité va se diriger de ce côté là, mais, au préalable, il faut voir ce qu’il en est d’une question à l’ordre du jour: la réincarnation.

Chapitre suivant : 5 Une question « d’actualité», la réincarnation.