Regardez un poisson rouge dans son aquarium. Il paraît heureux. Il trouve là, en effet, sa nourriture et ses distractions. Il a parfois l’air de se livrer à des sports natatoires; il donne un vigoureux coup de queue à gauche pour effectuer un virage … coups de queue à droite, coups de queue gauche, on en finit pas de l’admirer, mais il n’a pas l’air de s’intéresser à ce qui est au-delà des parois de verre. Ma petite fille a beau lui envoyer des baisers ou esquisser des pantomimes pour qu’il la regarde, l’au-delà ne l’intéresse pas.

Regardez maintenant un homme moderne, assidu devant ses instruments à parois de verre, ordinateurs, téléviseurs … lui-aussi peut s’en servir pour gagner sa nourriture ou pour alimenter ses besoins de distractions – évidemment pas de la même manière que le poisson – mais, comme lui, il ne se soucie guère de ce qui est au-delà.

Il n’en est pas souvent responsable, car son environnement l’y pousse. De multiples publicités – commerciales ou autres – attirent son attention vers « le terre à terre ».  Elles envahissent sa boite à lettres et une partie des écrans qu’il regarde. Notre société de consommation et ses besoins capitalistes sont là et manifestent leurs exigences. D’autre part, l’agnosticisme régnant dans la majorité des médias et dans l’esprit des dirigeants ne pousse pas précisément à un attrait pour l’au-delà – surtout en France ..

En ce bon pays, des sondages d’opinion (Sofrès) ont révélé qu’environ 42 % des Français pensaient qu’après la mort il n’y a rien: « c’est le néant ». Par contre, phénomène plus curieux, 21% croient qu’ils revivront en se réincarnant. La réincarnation mérite qu’on s’y intéresse. Nous y consacrerons plus loin tout une chapitre. Il y a tout de même des gens qui, malgré l’ambiance, s’intéressent à l’au-delà.

Certes, nous sommes libres d’être imprévoyants, mais il semble bien que ce soit faire preuve de plus d’intelligence d’être prévoyant, en l’occurrence de chercher à se renseigner sur ce qui nous attend dans l’au-delà. Le grand-père de l’un de mes amis disait avec humour: « La vie est une aventure d’où l’on ne sort pas vivant ! » N’ y pensons pas trop, mais pensons-y quand même.

 

Les politiques reflètent-ils une opinion dominante en France ?

Qu’y a-t-il après la mort?  En France, les principaux médias, l’environnement politique, la propagande pour la laïcité et même certaines déclarations de personnages officiels tendent à simplifier la question en disant qu’après la mort il n’y a rien. La citation suivante glanée dans le livre de Luc Ferry, ministre sous les gouvernements de Jean-Pierre Raffarin, Qu’est-ce qu’une vie réussie? (2005. Editions Grasset et Livre de poche n° 30244) en est une illustration: « L’Europe est décidément entrée dans une ère nouvelle, celle de la laïcité achevée, ou si l’on veut, du matérialisme radical: pour nombre de nos concitoyens, en effet, plus rien ne paraît à vrai dire « sur-humain ». L’homme est devenu l’alpha et l’oméga de sa propre existence et les transcendances de jadis, celles du Cosmos ou de Dieu, mais tout autant: de la Patrie et de la Révolution, paraissent à beaucoup illusoires (… ) La mort est désormais sans pourquoi, sans appel ni au-delà. (pages 20 et 21).

Qu’est-ce que néant? C’est le non-être, l’opposé de l’être, ce qui n’existe pas. Or, l’Univers existe, lui. D’où vient-il? Deux alternatives se présentent: ou l’Univers existe depuis toujours et doit être qualifié d’éternel, ou bien il est l’œuvre d’un créateur existant par lui-même et de toute éternité. La première alternative nous est enseignée par les matérialistes, les athées, les, marxistes… Ils paraissent sûrs de leur fait, et cependant ils retardent: chez les scientifiques, en particulier chez les astrophysiciens, on sait que l’Univers est en expansion, ceci laisse supposer un point de départ, un commencement; pour être éternel il ne faut pas avoir eu un commencement.

En France, il est curieux de le constater, ce sont surtout les officiels et les journalistes de gauche qui osent s’exprimer sur le sujet. « Le Ciel est vide! » aimait dire Françoise Giroud, journaliste célèbre, secrétaire, D’État à la Condition féminine en 1977. Autre journaliste, Jean-Yves Boulic, a eu la curiosité d’interroger à ce propos divers ministres-et politiciens. Il a publié leurs réponses, en 2002, dans un livre intitulé « Ceux qui croient au Ciel et ceux qui n’y croient pas, 16 hommes et femmes politiques face à Dieu» (Paris, Éditions B.Grasset).

On y voit en particulier Madame Voynet, alors ministre de l’Environnement, dire au journaliste son incroyance en l’au-delà et lui confirmer que l’idée de Dieu est complètement exclue de son univers mental: « Je n’y pense jamais. Vous êtes le premier à m’en parler depuis au moins cinq ans! Je suis là-dessus d’une indifférence abyssale» (1).

Le mot abyssal n’était pas encore aussi à la mode que maintenant. L’envie me prit d’en demander le sens précis au dictionnaire. Voici la réponse: «propre aux abysses, fonds océaniques situés à plus de 2000 m de profondeur» Un ministre de l’Environnement doit, évidemment, avoir de bonnes notions sur la profondeur, – ce qui ne veut pas nécessairement dire que sa pensée soit d’une profondeur extrême sur la question posée. On en reparlera plus loin.

Dans le même ouvrage on voit aussi Jack Lang, alors ministre de la Culture, puis François Hollande, premier Secrétaire du Parti Socialiste, affirmer l’un et l’autre leur athéisme. Pour être plus convaincant, le 1er Secrétaire ajouta même des précisions au journaliste : « Oui, je suis arrivé à un point où ce qui s’impose, c’est plutôt la conviction que Dieu n’existe pas que le contraire- J’ai été longtemps agnostique, désormais mes doutes se sont transformés en certitudes» (2).

 

Que valent ces certitudes ?

Elles viennent d’un réflexe primaire, non scientifique, car Dieu étant hors de l’espace et du temps, ne peut être appréhendé par la Science. Et c’est heureux: autrement, notre liberté de croire ou de ne pas croire ne serait pas respectée. De plus, si nous abandonnons les personnalités politiques pour nous tourner vers les scientifiques, nous recueillons souvent des affirmations plus nuancées.

Ainsi, Albert Einstein, observant les galaxies, doutait de l’action du hasard et de la nécessité : «Tout ceci procède d’une grande pensée», disait-il (3). De leur côté, ceux qui scrutent l’infiniment petit, par exemple la chaîne de l’ADN (Acide désoxyribonucléique, constituant essentiel des chromosomes du noyau cellulaire) ou, si l’on préfère, l’information codée dans le noyau de la cellule, constatent qu’elle véhicule depuis des millénaires une information énorme, capable de commander successivement la construction d’organismes fort compliqués.

Voilà qui sollicite la réflexion. Qui dit information; dit être pensant pour la concevoir, puis pour la programmer (dans la chaîne de l’ADN). Quand on veut établir un programme compliqué sur un ordinateur, on fait appel à une « grosse tête ». Alors, pourquoi y aurait-il une pour celui-là et pas pour l’autre? Les doutes sont autorisés envers les certitudes de M. Hollande.

Il nous est alors permis d’orienter nos recherches sur l’existence possible d’un être pensant  ayant programmé la construction de l’univers et s’intéressant à ses créatures humaines, tout en respectant leur liberté. Il serait intéressant également de rechercher les indices révélateurs de la survie de notre âme, car il n’est pas prouvé, – loin s’en faut, – que notre moi pensant meurt en entier, de la même manière que notre corps physique.

 

La liberté d’être indifférent.

Évidemment, nous paraissons libres, – libres de rester indifférents à ces questions.

Ne serait-ce pas le privilège de l’être humain, placé en haut de l’échelle animale de l’évolution, de pouvoir ne pas rester indifférent au problème de sa survie ? Nous rejoindrions ici l’avis du célèbre psychiatre suisse Carl Gustav Jung, écrivant ce qui suit dans ses Souvenirs, publiés après sa mort, en 1962: « L’homme doit pouvoir apporter la preuve qu’il a fait tout son possible pour se former une conception ou une image de la vie après la mort, – quand même ce serait de sa part un aveu d’impuissance. Qui ne l’a pas fait subit une perte. Car l’instance interrogative qui parle en lui est un héritage très lointain de l’humanité, un archétype, riche d’une vie secrète, qui voudrait s’ajouter à la nôtre pour la parfaire (4). »

Certains se demandent si cette instance interrogative inscrite en nous, existe au niveau biologique (point de vue matérialiste), ou si elle est d’origine spirituelle, inscrite en nous par l’ Être. Ceci nous dépasse. Évitons de nager dans l’abstraction et rapprochons-nous des faits expérimentaux, en examinant ce qu’ils apportent dans l’hypothèse de notre survie après la mort.

Cette hypothèse, méprisée par les « scientistes» des années 1900 et aussi par des imitateurs plus récents, trouve aujourd’hui des appuis scientifiques allant dans son sens. Nous allons commencer par examiner les éléments mal connus inclus dans notre corps biologique (appelé aussi corps physique). Il est nécessaire d’être au courant de ces recherches, – peut-être un peu rébarbatives pour certains lecteurs,- afin de mieux comprendre les faits surprenants exposés ensuite.

 

Chapitre 1 : Quelques données récentes provenant  des scientifiques.